A l’ombre des figuiers sauvages

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Ne renoncez jamais, on ne peut vraiment voir les étoiles que dans les heures les plus sombres

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Ce qui se passe en Chine, et ailleurs dans le monde, devient de plus en plus inquiétant.

La République populaire de Chine célèbre ce 1er octobre les 70 ans de sa fondation avec un défilé militaire d’une ampleur sans précédent à Pékin. Derrière le faste et la puissance affichés se cachent des réalités beaucoup plus sombres au Tibet, au Xinjiang, ou encore à Hong Kong, où règnent l’oppression et de nombreuses violations de droits de l’homme.

► TIBET

« Le Tibet meurt lentement »

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Depuis la fin des années 1980 et les révoltes des moines, le Tibet a été militarisé, la culture tibétaine détruite. Les monastères, les écoles ou la langue tibétaine n’existent quasiment plus. Censurer une langue est le meilleur moyen de tuer une culture à petit feu.

Le génocide culturel n’est pas encore totalement achevé mais qu’en sera-t-il dans dix ou vingt ans… La Chine attend la mort du dalaï-lama pour décider elle-même de son successeur. La Chine joue la montre et fait pression pour le priver de rencontrer des personnalités politiques à l’étranger.

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► XINJIANG

« Pékin veut tuer tous les Ouïgours »

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La Chine commet un génocide culturel d’une immense ampleur dans la province musulmane du Xinjiang. Depuis deux ans, entre trois et quatre millions de Ouïgours ont été arrêtés, transférés dans des camps-prisons et condamnés à de longues séances de lavage de cerveau. Sous le prétexte de « lutte contre le terrorisme », Pékin n’a qu’un but : tuer les Ouïgours, au sens propre comme au sens figuré.

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► ÉGLISE CATHOLIQUE

« L’Église est à nouveau sous contrôle »

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La grande époque de l’ouverture, des discours optimistes de Deng Xiaoping, des échanges avec le Vatican et des espoirs de rapprochement semblent très loin aujourd’hui. L’accord provisoire signé entre Pékin et le Saint-Siège en 2018 se situe à un niveau très diplomatique. Légalement, c’est peut-être un progrès, mais la réalité est bien différente, très contrastée mais peu enthousiasmante.

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► PARTI COMMUNISTE

« J’en ai eu assez des mensonges »

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Il y a quatre ans, sous les ordres de Xi Jinping, les discours se sont durcis comme jamais. Ça devenait pour moi insupportable. J’en ai eu assez de tous ces mensonges du Parti et j’ai démissionné.

Avec le recul, j’ai bien fait de m’enfuir car ce que je pressentais – les discours arrogants, agressifs même –, annonçait bien un processus de contrôle total grâce aux nouvelles technologies. Aujourd’hui, toute la société est surveillée et se surveille elle-même. C’est étouffant. Il faut se comporter en parfait citoyen patriote sinon on risque des ennuis. On doit se méfier de tout le monde. »

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► HONG KONG

« Le fossé ne cesse de grandir »

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Nous vivons à Hong Kong une longue révolution que les gens prennent très au sérieux. C’est plus profond, plus mature, plus déterminé que la “révolution des parapluies” de 2014 à laquelle j’avais également participé. Des manifestations rassemblent un ou deux millions de personnes. Il y a des chaînes humaines autour des lycées, des rassemblements de mères, un drapeau et un hymne des contestataires, des chants dans les centres commerciaux, des cris de ralliement lancés depuis les immeubles le soir, des slogans, une solidarité jamais exprimée jusqu’ici… c’est hors du commun. Il y a certes une escalade des violences, de part et d’autre. Moi, je suis pacifique et je ne suis jamais en première ligne, mais j’accepte et comprends la violence.

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► TAÏWAN

« Résister aux intimidations chinoises »

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Ce qui se passe à Hong Kong montre clairement aux Taïwanais que la formule ”un pays, deux systèmes” est un mensonge. On voit comment Pékin agit à Hong Kong pour faire peur et faire taire les manifestants : les violences policières, l’intervention des triades chinoises, la “terreur blanche”, c’est-à-dire des arrestations et disparitions souterraines et non sanglantes. Comme Taïwan est un pays de facto, avec son propre État, son armée, sa police, la Chine ne peut pas faire ce qu’elle veut chez nous. Mais elle utilise d’autres moyens pour nous menacer et nous intimider : économique, diplomatique et militaire.

[...]

Chine : 70 ans après la République populaire, la grande désillusion

 

« il nous faudra peut-être aller en prison mais ceux au pouvoir ne gagneront pas forcément »

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« Ne renoncez jamais, on ne peut vraiment voir les étoiles que dans les heures les plus sombres. »

Chan Kin-man

À Hong Kong, les vétérans de la démocratie en procès

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La Convergence francilienne 2019

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Notez-le, l’édition 2019 de la Convergence francilienne aura lieu le dimanche 2 juin.

La Convergence permet à tous, le temps d’une journée, de partager la joie d’être ensemble à vélo, de découvrir des itinéraires pour rejoindre Paris puis participer à une parade colorée et bon enfant dans des rues délivrées un temps des autos, jusqu’au cœur de la capitale.

C’est aussi aussi l’occasion de défendre le vélo comme moyen de déplacement actif, vecteur non polluant de bien-être et alternative concrète à la voiture, et de rappeler aux élus franciliens que les cyclistes potentiels sont nombreux et qu’il faut accélérer les timides politiques cyclables entreprises çà et là, pour que les itinéraires empruntés soient cyclables tout au long de l’année.

Le principe : des cortèges de cyclistes grossissent en se rapprochant de Paris où ils se rejoignent au cœur de Paris (Hôtel de Ville) pour une parade finale qui les mènera à 13 h sur les pelouses des Invalides pour un pique-nique géant.

Qui peut y participer ? Tout francilien sachant faire du vélo. La participation est gratuite et ouverte à tous.

Le matériel : Votre vélo en état de marche, votre pique-nique, de la bonne humeur et une tenue colorée en fonction des parcours : orange pour la branche de Versailles, vert pour celle de Colombes, violet pour celle de la Villette, blanche pour celle de Vincennes et rouge pour celle d’Antony.

S’inscrire ? Pas nécessaire, il suffit de se rendre à l’heure au point de rendez-vous le plus proche de chez vous : les Capitaines vous y accueilleront (consulter la carte).

Comment rejoindre les rendez-vous et revenir de la fête ? À vélo bien sûr, mais si vous habitez loin et ne pouvez partir tôt, et pour revenir sans fatigue, utilisez les transports en commun : le dimanche le transport des vélos est gratuit et sans restriction sur tous les trains RER et Transilien (chaque voyageur doit être muni d’un titre de transport ou d’un pass Navigo). Profitez-en ! Si vous êtes nombreux, répartissez les vélos sur les plates-formes des voitures en veillant à ne pas obstruer la circulation à l’intérieur du train..

Les couleurs des tenues permettront de se retrouver et de faire des cortèges de retour.

Le pique-nique aux Invalides : après l’effort, le réconfort! Les pelouses vous sont réservées pour partager en toute convivialité les chefs d’œuvre culinaires que vous aurez préparés. Un village à l’arrivée vous accueille avec des animations. Au menu, du marquage Bicycode, un atelier écriture de carte postale au président pour un plan vélo national, une animation « angle mort », une urne pour la votation cityenne pour un plan climat, une buvette, un vélo mixer, une animation de maniabilité pour les enfants, une batucada, etc

Mais si j’habite Paris ? Les Parisiens sont invités à rejoindre le point de départ d’un des parcours terminaux (Versailles, Vincennes, Antony, Colombes ou Saint-Denis), ou à se joindre à la partie parisienne des parcours.

Rentrer chez soi

Certains capitaines organisent des retours à vélo, renseignez-vous au départ pour connaître les possibilités de retour avec votre capitaine.

Il est également possible de rentrer en transports en commun. Les vélos sont les bienvenus dans les RER et les Transilien le weekend.

Cette année, un retour en péniche est organisé à 14h au départ du port des Invalides à destination de Vigneux (arrivée prévue autour de 18h30) avec une escale au niveau de Chinagora vers 16h. Le nombre de place est limité et il vous sera demandé une participation de 10euros.

Pour vous inscrire envoyez un mail à maryvonne.mateu@gmail.com. Ou envoyez le règlement au 7 ter rue Gabriel Vervant à Lisses.

Comme pour les précédentes éditions, ce sera départ depuis Vincennes :)

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La vie privée pour les faibles, la transparence pour les puissants

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L'une de mes sources d'information consiste en la lecture (souvent affligeante et consternante de la façon dont tourne le monde) de la revue de presse réalisée chaque lundi par Khrys dans le Khrys’presso. C'est un travail chronophage, dont je l'en remercie, et que je souhaite partager avec vous. (Au passage connaissiez-vous tous les services proposés par l'association Framasoft ?)

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La vie privée pour les faibles, la transparence pour les puissants

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La Quadrature du Net soutient toutes les lanceuses et lanceurs d’alerte actuellement enfermé·e·s ou poursuivi·e·s (Jeremy Hammond, Reality Winner, Laurie Love, etc.) et dénonce les pratiques de mise à mort lente et de torture employées, comme ce fut le cas avec Chelsea Manning. Nous souhaitons qu’Internet puisse rester un instrument permettant l’émancipation et un moyen de reprendre du pouvoir par rapport au contrôle des États ou des grands acteurs privés. Un outil facilitant l’échange d’informations et la protection des sources. Force est de constater que de nombreux États sont prêts à tout pour faire taire les personnes qui cherchent à s’en servir en ce sens.

Nous défendons la vie privée pour les faibles et la transparence pour les puissants.

Julian Assange ne doit pas être extradé.
Chelsea Manning & Ola Bini doivent être libérées.

 

Julian Assange arrêté à Londres et inculpé aux Etats-Unis pour avoir « conspiré » avec Chelsea Manning

Le fondateur de WikiLeaks a été reconnu coupable, jeudi par le tribunal de Westminster, d’avoir violé les conditions de sa liberté provisoire.

Julian Assange a fini par quitter l’ambassade équatorienne de Londres, dans laquelle il vivait en ermite depuis plus de six ans. Mais pas de la manière qu’il a longtemps espérée. En fin de matinée, jeudi 11 avril, six policiers britanniques ont extrait M. Assange, pâle, le visage mangé par une barbe folle, de la représentation diplomatique et l’ont porté, de force, dans un fourgon de police. Le temps où le hackeur australien et ses révélations sur les Etats-Unis occupaient les « unes » des plus grands quotidiens semble bien lointain.

[...]

 

D'abord, ils sont venus pour Assange…

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En conclusion, et comme l’ont déjà affirmé Edward Snowden, Glenn Greenwald, Reporters Sans Frontières, The Guardian et bon nombre d’autres institutions [5] pourtant plus souvent complaisantes qu’adverses à l’égard des puissants, l’arrestation d’Assange est un coup porté à la liberté d’information dans son ensemble. Sa capture est voulue à tout prix pour l’exemple au mépris du droit international et des promesses faites dans le passé par un gouvernement Équatorien manifestement acheté par les US (l’Équateur a opportunément reçu un prêt de 10 milliards par le FMI [6]. Jeter Assange en prison vise à décourager quiconque de suivre son inspiration pour publier sans compromis ce qui expose les crimes et mensonges des puissants. Ne nous y trompons pas, et au-delà des désaccords avec certains des propos d’Assange, il est urgent de reconnaître la portée de l’héritage de WikiLeaks : de ce qu’il inspire pour le présent et pour le futur d’une presse libre et d’une information qui permettrait de collectivement et durablement rétablir les rapports de force, d’inquiéter les dominants et d’espérer un jour les faire payer pour leurs crimes et mensonges.

Défendons Assange contre son extradition par le Royaume-Uni et contre le sort lugubre que lui réservent les USA ! Défendons l’humain et le journaliste sans distinction, pour ce qu’il a créé, pour ce qu’il représente et pour ce qu’il inspire chaque jour depuis la naissance de WikiLeaks !

 

Julian Assange ne doit pas être extradé

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Il n’empêche : si les Etats-Unis réclament l’extradition d’Assange, c’est sur la base des publications de 2010, que de larges pans des opinions publiques et des sociétés civiles - à commencer par les journaux qui ont travaillé en partenariat avec WikiLeaks pour exploiter les documents - ont considéré comme des informations d’intérêt général. Et si l’Australien est notamment accusé d’avoir aidé Chelsea Manning à tenter de «craquer» un mot de passe, les mesures techniques prises pour protéger l’identité de la source, ou l’usage de certains logiciels, sont aussi listés comme éléments matériels de l’infraction. C’est bien cela qui alarme, à raison, les associations de défense des libertés. L’enjeu de la bataille à venir entre Assange et la justice américaine va bien au-delà d’Assange lui-même, ou de WikiLeaks. Le défendre en l’espèce, en s’élevant contre la demande d’extradition américaine, est une question de principe : la défense de la liberté d’informer.

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Encore et toujours, il faut protéger les lanceurs d’alerte !

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La Convergence francilienne 2018

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Notez-le, l’édition 2018 de la Convergence francilienne aura lieu le dimanche 3 juin.

La Convergence permet à tous, le temps d’une journée, de partager la joie d’être ensemble à vélo, de découvrir des itinéraires pour rejoindre Paris puis participer à une parade colorée et bon enfant dans des rues délivrées un temps des autos, jusqu’au cœur de la capitale.

C’est aussi aussi l’occasion de défendre le vélo comme moyen de déplacement actif, vecteur non polluant de bien-être et alternative concrète à la voiture, et de rappeler aux élus franciliens que les cyclistes potentiels sont nombreux et qu’il faut accélérer les timides politiques cyclables entreprises çà et là, pour que les itinéraires empruntés soient cyclables tout au long de l’année.

Le principe : des cortèges de cyclistes grossissent en se rapprochant de Paris où ils se rejoignent au cœur de Paris (Bastille) pour une parade finale qui les mènera vers 13 h 30 sur les pelouses des Invalides pour un pique-nique géant.

Qui peut y participer ? Tout francilien sachant faire du vélo. La participation est gratuite et ouverte à tous.

Le matériel : Votre vélo en état de marche, votre pique-nique, de la bonne humeur et une tenue colorée en fonction des parcours : orange pour la branche de Versailles, vert pour celle de Colombes, violet pour celle de la Villette, blanche pour celle de Vincennes et rouge pour celle d’Antony.

S’inscrire ? Pas nécessaire, il suffit de se rendre à l’heure au point de rendez-vous le plus proche de chez vous : les Capitaines vous y accueilleront (consulter la carte).

Comment rejoindre les rendez-vous et revenir de la fête ? À vélo bien sûr, mais si vous habitez loin et ne pouvez partir tôt, et pour revenir sans fatigue, utilisez les transports en commun : le dimanche le transport des vélos est gratuit et sans restriction sur tous les trains RER et Transilien (chaque voyageur doit être muni d’un titre de transport ou d’un pass Navigo). Profitez-en ! Si vous êtes nombreux, répartissez les vélos sur les plates-formes des voitures en veillant à ne pas obstruer la circulation à l’intérieur du train..

Les couleurs des tenues permettront de se retrouver et de faire des cortèges de retour.

Le pique-nique aux Invalides : après l’effort, le réconfort! Les pelouses vous sont réservées pour partager en toute convivialité les chefs d’œuvre culinaires que vous aurez préparés. Un village à l’arrivée vous accueille avec des animations. Au menu, du marquage Bicycode, un atelier écriture de carte postale au président pour un plan vélo national, une animation « angle mort », une urne pour la votation cityenne pour un plan climat, une buvette, un vélo mixer, une animation de maniabilité pour les enfants, une batucada, etc

Mais si j’habite Paris ? Les Parisiens sont invités à rejoindre le point de départ d’un des parcours terminaux (Versailles, Vincennes, Antony, Colombes ou Saint-Denis), ou à se joindre à la partie parisienne des parcours.

Comme pour les précédentes éditions, ce sera départ depuis Vincennes :)

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De la banalisation de l’état d’urgence à la privation pour les individus de leurs droits de citoyens

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Je n'en ai pas parlé dernièrement mais je n'en pense pas moins. Je suis consterné, horrifié, dépité, et je pourrai en rajouter toute une logorrhée, de constater le recul de nos droits les plus fondamentaux dans une indifférence quasi absolue.

Pour sortir d'un état d'urgence qui n'a plus lieu d'être, la solution préconisée en France est d'en inclure les éléments les plus privateurs dans le droit commun !

"Les perquisitions et assignations administratives, mesures phares de l’état d’urgence, aussi inefficaces qu’excessives, ne disparaîtront ainsi pas en novembre 2017. Elles seront pérennisées ; les assignés et perquisitionnés de l’état d’urgence d’aujourd’hui seront, sans nul doute, les assignés et perquisitionnés de la loi antiterroriste de demain.

En prétendant aujourd’hui réserver aux seuls terroristes ces mesures, le gouvernement reconnaît en creux l’usage arbitraire et dévoyé de l’état d’urgence. Autre preuve de duplicité du discours officiel : les interdictions dites « de séjour » (valant interdiction de se déplacer pour participer à une manifestation), censurées par le Conseil constitutionnel, ont été réintroduites par le gouvernement et aussitôt adoptées en commission des Lois du Sénat. Cette disposition spécifique pourra être utilisée contre des manifestants ou militants, sans lien avec le terrorisme, comme cela a été le cas ces derniers mois.

Nos organisations alertent les parlementaires sur la nouvelle loi antiterroriste qui vise à normaliser la logique du soupçon. L’objectif fondamental, subjectif et donc potentiellement arbitraire, demeure la neutralisation d’individus dont on pourrait anticiper les « comportements non conformes » et la « radicalisation » supposée. Le texte ambitionne ainsi de pérenniser des dispositifs qui accuseront les personnes sur la base de critères flous (notamment d’appartenance à l’entourage de personnes ou d’organisations, l’adhésion, même privée, à des idées ou doctrines religieuses…) et bien en amont de toute preuve de la commission ou la préparation d’un acte de terrorisme, laquelle, rappelons-le, est d’ores et déjà prise en charge au plan pénal. La nature de la contrainte demeure elle aussi inchangée. Le contrôle par un juge, fût-il judiciaire, exercé selon des critères vagues et sur la base de notes blanches fournies par les services de renseignement, ne sera, par essence, pas plus effectif que sous l’état d’urgence.

Entre l’état d’urgence qu’on s’apprête enfin, nous dit-on, à quitter, et l’état de soupçon permanent dans lequel il s’agirait d’entrer, il n’y a pas de différence de nature. Tandis que l’état d’urgence se voulait temporaire et ses mesures exceptionnelles, les fouilles indifférenciées, les assignations et les perquisitions de la loi à venir seront permanentes. Les atteintes aux libertés d’aller et de venir, de se réunir et de manifester, la stigmatisation des personnes de confession musulmanes ou supposées telles, et avec elles, la division de la société, prendront, elles aussi, un tour permanent, par l’effet de cliquet propre aux législations antiterroristes, comme le montre l’expérience de celles accumulées, presque sans débat, ces dernières années."

Etat d’urgence : de l’exception à la permanence, les parlementaires au pied du mur

Je m’interroge également, pour l'avoir constaté de visu à plusieurs reprises, sur l'usage récurrent de certaines pratiques de maintien de l’ordre. Avec des stratégies de maintien de l’ordre pouvant aussi mener à une hausse des tensions et limiter de manière disproportionnée le droit de manifester.

"Depuis près d’un an, Amnesty International a enquêté sur le respect du droit de manifestation pacifique en France. Le constat est sans appel : l’application de l’état d’urgence et un usage disproportionné de la force ont restreint ce droit fondamental de manière préoccupante.

Le droit de manifester est un droit fondamental, indispensable à la liberté d’expression, et à la possibilité de revendiquer ses opinions et ses droits. Il ne peut être restreint qu’à des conditions très strictes . Les autorités ont pour responsabilité de protéger tous nos droits fondamentaux, pourtant, ils sont de plus en plus présentés comme secondaires voire comme des menaces qu’il faudrait donc limiter

Depuis novembre 2015 et les terribles attentats qui ont touché la France, l’état d’urgence a été instauré et renouvelé à cinq reprises. Alors que son objet est de prévenir de nouvelles attaques, les mesures de l’état d’urgence ont été utilisées pour interdire 155 manifestations. Tous les 3 jours environ, une manifestation est interdite en France sous ce prétexte. Par ailleurs, 639 interdictions individuelles de manifester ont été ordonnées par les préfectures en France, sous l’argument de prévenir les violences lors des manifestations, alors que le plus souvent il n’existait que peu ou pas d’éléments démontrant que ces personnes auraient participé à des violences.

(…)

"Par exemple, la fouille systématique et la confiscation d’outils de premiers secours, tels que les sérums physiologiques, les lunettes qui ne peuvent pas être considérées comme des armes par destination, empêchent les personnes de se soigner. Le fait que du matériel de premier secours ait été confisqué aux street medics est aussi choquant, car ce matériel peut être indispensable pour prodiguer des soins de première urgence.

(…)

Ces pratiques d’usage de la force, outre qu’elles peuvent avoir des conséquences dramatiques pour les personnes touchées, peuvent également, selon de nombreux témoignages, avoir un impact sur le droit de manifester en lui-même, les personnes ayant peur de revendiquer leurs droits en participant à des manifestations.

France : le droit de manifester menacé

 

Comment s'offusquer ensuite lorsque la Chine laisse mourir un prix Nobel de la paix, alors que l'on met en place dans la patrie des droits de l'homme les mêmes lois qui permettent d'en arriver là ?

"Le militant pro-démocratie âgé de 61 ans a été condamné en 2009 à 11 ans de réclusion pour « subversion » après avoir appelé à des réformes démocratiques. Il avait co-rédigé un manifeste, la Charte 08, prônant notamment des élections libres. Lors de la cérémonie de remise du Nobel à Oslo en 2010, il avait été représenté par une chaise vide. À son tragique destin il faut ajouter celui de son épouse Liu Xia, maintenue en résidence surveillée à Pékin depuis l’emprisonnement de son mari en 2009."

Pourquoi la Chine refuse le départ de Liu Xiaobo, Nobel de la paix

"Le dissident Liu Xiaobo est mort jeudi 13 juillet après plus de huit années de prison.

(…)

En étouffant une voix qui réclamait le respect des droits de l’homme et des élections libres, le système révèle la fragilité de sa propre légitimité."

Pour Liu Xiaobo

J'en viens à me demander si je n'aurais pas dû apprendre le chinois au lieu du shyriiwook.

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