A l’ombre des figuiers sauvages

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Et toi, as-tu peur de l'orage ?

"Et toi, as-tu peur de l'orage ?" lui ai-je demandé.

"Avec un verre de vin, j'ai moins peur", répondit-elle.

Moi je trouve cela mignon, mais elle, elle me fait une scène quand je le lui dis.

***

J'adore regarder les orages.

J'adore ces éclairs qui foudroient le ciel, ce tonnerre qui fracasse le silence. Les gouttes de pluie qui tombent de travers. Le vent qui fait cogner les persiennes contre la rambarde de la fenêtre. Le bruit du carillon qui s'affole et joue un concert en solo pendant de longues minutes.

Du haut de mon grand âge, j'ai connu de nombreux orages. Certains sans intérêts, d'autres magnifiques.

Comme celui de ce soir de juillet 92, après une superbe journée ensoleillée comme celle d'aujourd'hui. Invité chez un collègue de travail qui habitait à moins d'un kilomètre de chez mes parents. Nous étions en train de déguster les glaces après un bon repas quand de sa fenêtre, au 5ème étage, nous avons vu venant de l'ouest des gros nuages noirs. L'atmosphère s'est immédiatement alourdie, l'air est devenu électrique. Et en moins de 5 minutes la nuit est tombée pendant qu'un déluge de grèle s'est abattu sur nous.

J'aime ceux qui passent au dessus de Bastia, pour aller rejoindre l'Italie. Surtout ceux d'en plein milieu de la nuit. Quand la pluie battante tombe drue et qu'il faut fissa aller sur le balcon retirer le linge qui y sèche. Souvent j'y retrouve ma grand-mère venue faire la même chose. Puis après, je reste accoudé à la balustrade à regarder au large les éclairs qui zèbrent l'horizon et illuminent la nuit de couleurs diverses, allant du blanc vif au rouge sombre, pour revenir en dégradé de gris vers le noir de la nuit.

Ceux que je préfère le plus, sont ceux en montagne. Comme ce soir d'août, où j'ai regardé un orage tomber sur un flanc de la montagne d'en face en étant tranquillement assis au sec. J'aime regarder les nuages d'au dessus. Les éclairs se transforment en nébuleuses dans les nuages.

***

Je suis sous le patio, assis dans un grand fauteuil moelleux, à écouter du jazz en buvant un jus de fruit frais. Tout autour la pluie tombe. L'air est enivrant. L'odeur de la terre humide se mélange avec les arômes des plantes alentours. Un éclair, je commence à compter les secondes... 1... 2... 3... Le tonnerre gronde. L'orage approche, il est à 1 kilomètre maintenant.

Un peu plus tard un nouvel éclair zèbre le ciel, suivi immédiatement par le tonnerre. L'orage est là, il m'entoure.

Je suis bien.

5 commentaires

#1  - romu a dit :

çà du etre un moment vraiment superbe
j adore quand çà craque

#2  - Indilou a dit :

On était dans Notre Dame quand ça a excplosé hier soir (on venait de regarder un documentaire sur la cathédrale, dans la cathédrale). C'était trop fort de vivre cette colère (divine ? ;) ) dans un lieu pareil.
J'adore quand l'orage explose et qu'il crache la tension accumulée par plusieurs jours de chaleur. C'est jouissif.

#3  - fabienne a dit :

là où je suis née, dans la montagne, les orages arrivent le plus souvent du fond de la vallée. le ciel devient noir et une lueur presque jaunâtre s'installe. on a le temps de rentrer le linge car on voit arriver les rideaux de pluie, que précède ce vent frais, parfois violent qui tire les nuages vers nous.
ma mère, qui, elle, a grandi dans une ferme, garde la terreur de la foudre qui menace de mettre le feu aux granges. quand j'étais petite, si un orage éclatait pendant la nuit, elle nous réveillait, mes soeurs et moi, et nous installait à la cuisine, autour d'une bougie.
j'aime les orages, les tonnerres qui roulent et se répercutent contre les rochers, et ceux qui claquent comme un violent coup de fouet, le vent qui fait se balancer les sapins, la pluie qui s'abat et fait monter de la terre ce parfum si particulier, mélange de mousses, d'herbes et de champignons...

#4  - Junko a dit :

Dans ma petite portion de ciel, il y a eu les éclairs et le vent pendant plusieurs heures, hier soir et cette nuit, mais l'orage s'est contenté de tourner autour de mon toit sans jamais éclater. Grande frustration. Mais d'après la couleur du ciel et l'atmosphère ce matin, je sens qu'il rode toujours. J'attends impatiemment l'explosion...

#5  - mijie.[à la plage] a dit :

Les orages, curieusement, m'apaisent. Je crois n'avoir jamais aussi bien dormi que peletonnée sous ma couette, fenêtre entrouverte pour laisser entrer un air frais tout neuf, avec au dehors un vrai déluge, des éclairs et du tonnerre.
Tu croises ta grand - mère, moi c'est mon Papa, on va d'une fenêtre strétégique à l'autre, pour regarder les plus beaux éclairs fendre le ciel gris (anthracite).

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