La devise des trois vertus
[...]
► Patience
Il y a plus de trois siècles que nous le savons : elle vaut mieux que force ni que rage. Inutile de s’énerver contre les choses et les phénomènes quand on n’y peut rien. Et surtout quand on n’y peut plus rien.
[...]
Le temps de la patience est celui de l’acceptation de la lenteur des choses. C’est le temps de l’humilité devant plus fort que nous. On ne lit pas un gros roman en un quart d’heure et la méditation doit prendre son temps pour nous irriguer l’âme. Tout vient à point à qui peut prendre son mal en patience.
[...]
Le fait que le temps s’étire depuis quelques semaines doit être pris comme une occasion et pas seulement comme l’effet d’une calamité.
► Confiance
C’est la vertu la plus dure à mettre en œuvre. Souviens-toi de te méfier disait un philosophe antique. Il avait tort. Souviens-toi de faire confiance serait un précepte plus apte à nous aider à vivre… et survivre. Plus que jamais.
[...]
Si nous nous méfions de tout et de tous, nous avancerons vers la fin de nos vies comme des bêtes que l’on mène en troupeaux à l’abattoir où il sera bien tard pour tempêter. S’abandonner aux autres peut, parfois, faire le plus grand bien.
► Constance
C’est très simple en ce moment. Ce qui est requis et dépend de nous c’est de ne pas lâcher le morceau, de tenir longtemps le cap du confinement. De résister aux mille et une tentations de la bougeotte et du retour aux mœurs et manies d’avant. Constance dans l’effort, dans la mobilisation. Constance dans la confiance et constance dans la patience. Tout se tient. Et voilà la boucle bouclée. Jusqu’à la semaine prochaine, Si Dieu le veut.
La devise des trois vertus, chronique de Bruno Frappat.